Zones humides, un patrimoine naturel à préserver

Marais, tourbières, prairies humides, roselières, forêts alluviales, lagunes, prés-salés, vasières … l’appellation « zones humides » désigne une grande variété de milieux.

Un point commun entre tous ces espaces ? ils sont gorgés d’eau, douce ou salée, en permanence ou régulièrement.

L'eau essentielle au vivant en fait d’ailleurs d’extraordinaires réservoirs de biodiversité, ce qui est loin d’être leur seule richesse...

Des sommets au littoral, les zones humides ont longtemps été détruites et restent parfois encore menacées.
On estime que entre le début du XXe siècle et 1990, près de 67% des zones humides métropolitaines ont disparu, dont la moitié après 1960 (Source : Comité interministériel de l’évaluation des politiques publiques, 1994).

En cause, une grande méconnaissance de leurs rôles et des services qu’elles rendent à l’environnement. Le peu de considération de l’homme pour ces milieux a conduit à leur artificialisation, leur asséchement, leur surexploitation ou leur dégradation. 

Leur protection est aujourd’hui prioritaire, tant leurs rôles sont cruciaux dans un contexte de changement climatique.

1. FONCTION DE RÉSERVOIR DE BIODIVERSITÉ
   Les zones humides abritent des milliers d’espèces animales et végétales et apportent des services essentiels pour la gestion de la ressource : épuration des eaux,  régulation des crues, alimentation en eau des nappes souterraines,…

   50% des oiseaux et 30 % des espèces végétales remarquables et menacées dépendent des milieux humides.
    

2. FONCTION HYDROLOGIQUE OU « D’ÉPONGE » 
   Les zones humides peuvent stocker l’eau (en surface et dans le sol) puis la restituer progressivement. Elles permettent ainsi de réguler naturellement les flux d’eau en période d’inondation ou de sécheresse. Elles contribuent à la recharge des nappes et rivières.

   1 m² de zone  humide peut stocker entre 500 litres et 1 m³ d’eau.
    

3. FONCTION DE «FILTRE NATUREL»
   Les zones humides jouent un rôle d’épuration en filtrant et transformant certains polluants issus des activités humaines du bassin versant (agriculture, assainissement individuel, voiries...). Elles piègent les matières en suspension.
    
4. FONCTION CLIMATIQUE DE « PIÈGE A CARBONE »  
   Les zones humides contribuent à la production d’oxygène, au stockage du carbone et à l’instauration d’un micro-climat local.

Ainsi, elles contribuent à la gestion de la ressource en eau, à la préservation de la biodiversité, mais aussi au développement économique ou socio-culturel. Autant de services précieux pour l'homme et la collectivité.

L’Entente pour l’Eau du bassin Adour-Garonne, qui regroupe l’Etat, les régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie et l’agence de l’eau, s’est engagée dans un plan d’actions en faveur des zones humides pour 2020-2030.

Il s’agit de les préserver et de les restaurer pour conforter la résilience des territoires au regard du changement climatique.

L’agence contribue à l’amélioration des connaissances sur les zones humides en aidant les inventaires et cartographies ; première étape indispensable pour définir une politique d’intervention. Pour améliorer la connaissance des milieux humides sur le bassin Adour-Garonne, des éléments techniques pour la rédaction d'un cahier des charges d'étude d'inventaire sont disponibles ainsi qu'une assistance technique, mise en œuvre par le Forum des Marais Atlantiques.

Les aides de l’Agence portent également sur la restauration des milieux humides et leur gestion…

Plusieurs dispositifs bénéficient des aides de l’Agence et contribuent à la gestion de ces milieux :

• Les Cellules d’Animation Territoriale et de conseils aux gestionnaires de Zones Humides – les CATZH - informent, sensibilisent les gestionnaires en vue de concilier leurs usages des parcelles et la préservation des milieux.
• Les conservatoires d’espaces naturels, le conservatoire du littoral et certains départements mettent en place des programmes d’acquisition ou de maîtrise d’usage, de restauration et de valorisation des zones humides.
• Des dispositifs agro-environnementaux accompagnent aussi les agriculteurs dans cette gestion.

Le maintien du bon état et du bon fonctionnement des milieux humides peut faire l’objet d’un suivi via le dispositif MHEO :

Cinq protocoles sont validés au niveau national : ils concernent l’observation des sols (pédologie), la flore, l’évolution des niveaux d’eau dans la nappe superficielle (piézométrie), les libellules (odonates) et les amphibiens :

Ils donnent lieu à des calculs d’indicateurs ( outil de calcul à venir) sur la base de listes de références régionalisées pour les odonates, les amphibiens et la flore :

Liste de référence pour le bassin Adour-Garonne :

- Odonates 

- Amphibiens 

- Flore