Les nappes profondes, gestion d'une ressource invisible

Il existe deux grands types de nappes souterraines. Les nappes libres qui communiquent directement avec la surface, et les nappes captives qui sont comprises entre deux couches géologiques imperméables qui confinent l’eau sous pression. Les nappes captives sont souvent profondes, situées de quelques dizaines à plusieurs milliers de mètres. Les écoulements et le renouvellement de l’eau s’y effectuent extrêmement lentement.

Le territoire des nappes profondes s’étend sur la majeure partie du bassin Adour Garonne. Il est délimité au sud par le massif pyrénéen, au sud-est par la Montagne Noire, à l’est par le Massif central, et au nord par le seuil du Poitou et le Massif vendéen.

Les nappes captives sont déjà utilisées dans une partie du bassin pour l’alimentation en eau potable. Le changement climatique et l’augmentation de la population auront des impacts sur la disponibilité des ressources en eau de surface. Dans cette perspective, les nappes captives sont des ressources stratégiques. Elles devront permettre à l’avenir de répondre aux besoins en eau potable des populations sur des zones qu'elles aliment déjà, mais également sur des zones actuellement alimentées par des ressources de surface (nappes libres ou rivières).

Les prélèvements sur ces ressources qui se renouvellent très lentement, ont des conséquences encore mal évaluées sur les ressources de surface et le cycle de l’eau. On estime toutefois que des prélèvements excessifs dans les aquifères profonds peuvent impacter les milieux superficiels. En effet, nappes profondes et eaux de surface communiquent sur certaines  zones de contact ou par des échanges diffus à travers les couches peu perméables qui les séparent.

Sur notre bassin, leurs gestions deviennent des enjeux majeurs pour l’avenir de nos territoires. L’Agence de l’eau a créé une commission territoriale dédiée aux nappes profondes. Ses actions reposent sur une stratégie spécifique adoptée en 2020. Elle propose 5 grandes catégories d’objectifs : développer et renforcer la gestion partagée de l’eau au niveau local, augmenter le niveau de connaissance sur ces milieux peu connus, améliorer leur gestion quantitative, sensibiliser un large public à leurs enjeux, réaliser une veille et agir sur les pressions qu’elles subissent.